Un roman sportif maintenant complet de 42 pages en 18 chapitres, écrit en 3 parties, entre le 18/06 et le 01/11/1995.

samedi 19 juillet 2008

Chapitre 9: Le fief de Renault Sport

Après tant d'émotions, le paddock dispose de trois semaines pour se reposer, enfin presque ! Dès le 16 juin, Williams, Benetton, Larrousse, Ligier et Venturi rejoignent le circuit de Magny Cours pour y effectuer des tests en vue du Grand Prix de France. Cette année, il a lieu le 4 juillet. Mais entre temps, on apprend que le drame de la Toyota à Monaco accuse un tel bilan parce que le moteur nippon à exploser au contact du rail de sécurité. Le pilote à alors été projeté hors de son véhicule, et il semble que son dernier souffle soit dû à cette déflagration. La compagnie japonaise ne fait pas son retour pour le 4 juillet, mais il semblerait que les voitures rouges et blanches soient présentes au Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone. Pour l'instant, chez Renault Sport, on ne se soucie pas trop des déboires des japonais et Williams et Benetton devancent largement les Ligier, Larrousse et autres Venturi.

Le vendredi 2 juillet, tout le monde se retrouve pour aborder l'étape française du Championnat du Monde de Formule 1. La première séance d'essais libres se passe sous un ciel un peu gris, mais les météorologues prévoit un grand soleil pour samedi et dimanche. Hill et Schumacher sont impériaux, ils devancent Herbert, Berger, Brundle, Coulthard, Dalmas, Alesi, Panis... Les McLaren n'arrivent toujours pas à percer réellement. L'après-midi, pour la séance officielle, c'est pratiquement rebellote ! Hill précède son coéquipier, puis viennent Schumacher, Alesi, Panis, Herbert, Frentzen... On a décidé de gagner le Grand Prix chez Renault. En tout cas, ni Toyota, ni Simtek Lola ne pourront le contester, puisque ces deux écuries sont toujours absentes. Du coté des moteurs, le Peugeot semble assez au point sauf chez Jordan, où on enregistre une 14e place pour Irvine et seulement le 20e temps pour Barrichello. Ce dernier contracte une petite grippe, mais tout de même... Le Mugen Honda est aussi très fort, mais on est juste à côté des usines Ligier qui connaissent bien le circuit. Le Mercedes a du mal, le Ford Zetec se comporte bien. Enfin, le V10 Ferrari, qui fait son avant dernier Grand Prix dans cette configuration, se tient moyennement.

Samedi matin, le temps est superbe dans les environs de Nevers. Il fait chaud, les mécaniques vont souffrir. Le matin, aux essais libres, Hill et Schumacher ont de nouveau dominés la séance. Les Ligier ont fait très fort, 5e et 7e ! Coulthard est impatient de revenir au Championnat du Monde. Dans son contrat avec Tom Walkinshaw, il est prévu qu'il fasse le maximum pour tirer l'équipe vers une place proche du podium au classement des Constructeurs. Mais lui a fait le pari de terminer avec trente points ce championnat, et pour l'instant il n'a atteint qu'un cinquième de son objectif ! Olivier Panis a toujours été à l'aise sur Magny-Cours, et il espère engranger quelques points. L'après-midi, a deux heures a lieu l'ultime séance qualificative. Pour l'instant, les 2 Forti, Martini et Morbidelli occupent les 4 dernières places, mais comptent bien changer cela. En début d'épreuve, les Ferrari mettent le paquet, mais seul Berger améliore légèrement en 7e position. Les Minardi et les Venturi se lancent elles aussi dans le bain (chaud) et les dernières réalisent d'excellentes performances. Pour Jean Todt, on peut faire mieux. Alesi diminue ses appuis d'aileron, Berger encore plus. Et c'est reparti pour nos amis de la Scuderia.

Alesi : 1'17"350, Berger : 1'17"214, les deux premières places ! Mais tout de suite, Schumacher et Herbert sortent de leur terrier. Schumacher : 1'16"482 et Herbert : 1'17"199 ! Toutes les voitures vont améliorer, le classement est donc celui-ci sur la grille : 1.Schumacher, 2.Hill, 3.Coulthard, 4.Berger, 5.Brundle, 6.Herbert, 7.Alesi, 8.Panis, 9.Frentzen, 10.Blundell, 11.Hakkinen, 12.Dalmas, 13.Lagorce, 14.Lehto, 15.Irvine, 16.Comas, 17.Salo, 18.Barrichello... Sont éliminés : Zanardi (Forti), Moreno (Forti), Gachot (Pacific) et Brabham (Arrows). Que de Problèmes assaillent les Jordan, il faudrait un miracle pour marquer des points demain. Un fantastique duel à 5 a opposé les 2 Ferrari, Herbert, Brundle et Coulthard. Les cinq se tiennent en 4 dixièmes, c'est ce qui rassurent les défenseurs de Ferrari, qui voient que le moteur transalpin résiste aux assauts du Renault F1. Il ne reste donc plus qu'à courir et à remporter le Grand Prix pour chacun des coureurs !

Le soleil règne en maître sur le circuit de la Nièvre en ce dimanche 4 juillet, fête nationale des Etats-Unis. Malheureusement, aucun pilote américain n'a fait d'apparition depuis Michael Andretti, le fils de Mario, qui avait beaucoup déçu Ron Dennis. Mais voilà, Jean-Marie Ballestre, nouveau président de la Fédération Internationale de Sport Automobile, est convaincu que les meilleurs pilotes sont en Europe, c'est pourquoi il a accepté de remplacer Max Mosley. Il est 13h30, les écuries terminent les dernières mises au point des voitures. Martin Brundle espère bien réaliser une bonne performance, parce que la presse s'acharne sur lui, alors qu'il a fait naître tant d'espoirs lors de son succès à Rio. Il a la confiance de Franck Williams et Patrick Head, qui l'ont tous deux préféré à Olivier Panis, le pilote proposé par Renault Sport. Il est vrai que c'est embêtant pour la compagnie française qui dans le passé a toujours aimé travailler avec des pilotes français : Jabouille, Arnoux, Tambay ou Prost en sont de grands exemples.

Les 90000 spectateurs sont impatients et, bien que la patrouille de France fasse tout pour détourner l'attention du public, tous scrutent la grille à la recherche d'informations exceptionnelles. Les feux rouges s'allument. Les coeurs battent très vite. La foule retient son souffle. Vert ! Les bolides s'arrachent à l'immobilité et s'élancent vers le premier virage rapide. Schumacher prend le commandement devant Hill. Rapidement, 3 pilotes sont rappelés pour départ irrégulier. Parmi eux, Jean Alesi. Ce dernier n'a pourtant pas l'habitude d'effectuer de tel raté. Herbert, auteur d'un excellent départ, est maintenant troisième, quelques dixièmes derrière son compatriote Damon Hill. Au quatrième tour, alors que Schumacher améliore le record de la boucle, Lehto, Barrichello et Helary s'accrochent, ce sont les trois premiers abandons. Tout le monde a choisi de ne s'arrêter qu'une seule fois. Au bout de la première demi-heure, c'est le carton plein pour le moteur français de Boulogne : 1.Schumacher, 2.Hill, 3.Herbert, 4.Brundle. Ce dernier vient de passer Berger sur une Ferrari très instable. En sixième position, Coulthard tente de revenir sur les deux voitures le précédant. Quatre pilotes britanniques dans les six premiers, c'est assez rares pour être signalé. Une nouvelle fois, la casse moteur n'épargne pas ce Grand Prix, bien au contraire : De Cesaris (7e tour), Martini (13e tour), Hakkinen (29e tour) et Badoer (46e tour) en font les frais.

Après les passages aux stands entre le 28e et le 43e tour, c'est toujours Schumacher qui en tête de la course. Herbert et Hill ne sont séparés que de 2 secondes. On attend fermement l'altercation entre les deux britanniques. En quatrième place, Brundle devance Coulthard, l'autrichien Berger s'étant arrêté plus de 13 secondes à son stand, il est 6e. Alesi, Frentzen, Irvine, Panis, Lagorce et Blundell sont à 1 tour. Les suivants comptent deux voire trois tours de retard sur l'allemand, toujours aussi inflexible. Petit à petit Frentzen s'engloutit dans le classement, il ne dispose plus de 6e vitesse, il perd 2 à 3 secondes par tour sur ses poursuivants directs. Dans le 60e des 72 tours, la Ferrari n°27 s'arrête définitivement dans le virage d'Estoril, une panne de refroidissement et une légère fuite d'huile s'associent à déstabiliser Jean Alesi. Schumacher, Hill, Herbert semble être le futur podium, ce serait donc la deuxième victoire de Schumacher cette saison, il deviendrait le 1er pilote à 2 victoires. Mais, peu de monde remarque la fantastique et héroïque remontée de Franck Lagorce qui, en bénéficiant de l'abandon d'Alesi, se déchaîne et revient sur Berger. Ce dernier compte à ce moment 1 tour de retard sur Schumacher.

A trois tours de l'arrivée, Berger fait un écart sur le bas-côté et laisse passer le jeune Lagorce, en position de marquer ses premiers points au Championnat du Monde. Mais la chance sourit à l'autrichien puisque quelques virages plus loin, Hill crève mais parvient à rejoindre les stands au ralenti. Le malheureux britannique perd sa seconde place pour une septième place sans point, à l'arrivée, il fera preuve d'une grande nervosité. De cette manière, Schumacher remporte donc son second succès cette saison.

1. M.Schumacher All Benetton Renault 10 pts
2. J.Herbert Gbr Benetton Renault à 23" 6 pts
3. M.Brundle Gbr Williams Renault à 49" 4 pts
4. D.Coulthard Gbr Ligier Mugen Honda à 1'04" 3 pts
5. F.Lagorce Fra Venturi Peugeot à 1 tour 2 pts
6. G.Berger Aut Ferrari à 1 tour 1 pt

Les autres malchanceux à ne pas marquer de points sont : 7. Hill (Williams), 8. Frentzen (Sauber), 9. Panis (Ligier), 10. Irvine (Jordan), 11. Comas (Larrousse), 12. Dalmas (Venturi), 13. Blundell (McLaren), 14. Salo (Tyrrell), 15. Warwick (Pacific), 16. Morbidelli (Arrows), 17. Inoue (March) et 18. Katayama (Tyrrell) ce dernier finissant à 5 tours ! Au classement du Championnat du Monde :

1. M.Schumacher All Benetton Renault Elf 35 pts 2v.
2. H.Noda Jap Toyota Formula One 20 pts 1v. +
et J.Alesi Fra Ferrari Spa 20 pts 1v.
4. M.Brundle Gbr Williams Renault Elf 15 pts 1v.
et G.Berger Aut Ferrari Spa 15 pts 1v.
6. D.Hill Gbr Williams Renault Elf 14 pts
7. S.Nakajima Jap Toyota Formula One 10 pts 1v.
8. M.Hakkinen Fin McLaren Mercedes Benz 10 pts
Etc.

Le champion du monde creuse l'écart et tire tout Benetton avec lui :
1. Benetton Renault Elf 42 pts 2v.
2. Scuderia Ferrari Spa 35 pts 2v.
3. Toyota Formula One 30 pts 2v.
4. Williams Renault Elf 29 pts 1v.
5. Jordan Peugeot 12 pts
et McLaren Mercedes Benz 12 pts
Etc.

On attend le retour de Toyota pour relancer la concurrence et freiner le cavalier seul de Schumacher.

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